Jour 20

Mercredi 22 mai 2015

Formidable journée chez les Bushmen
Qu'on les appelle les "San", les "Bochimen" ou les "Bushmen", ces personnes débordent de bonté et de générosité. Ni blancs, ni noirs, leur sourire irradie. Ils sont gracieux, solaires et leur gentillesse n'a d'égal que leur humilité...

Nous partons aujourd'hui à la rencontre des Bushmen. Nous sommes trois couples : un couple Américano-Autrichien, le couple des Canadiens de Vancouver et nous, couple Franco-Belge. A nous 6 nous représentons pas moins de 5 nationalités différentes !
C'est le cuisinier qui nous emmène. Lui il est Namibien blanc d'origine allemande.
Je pensais que nous allions nous rendre au village musée des San , le "Living Museum of the Ju/'Hoansi-San" à Grasshoek.
Que nenni !
Nous prenons une toute autre route et le chauffeur nous précise l'endroit ou commence le Kalahari. C'est simple, ici le sol est de sable....
En fait nous nous rendons dans une vaste ferme appartenant au propriétaire du lodge (+ de 10 000 hect.) où se trouve un village Bushmen.
Il n'y a que les résidents du lodge qui le visitent pour l'instant mais l'on apprendra plus tard que le propriétaire est en train de construire un bush camp à proximité du village, spécialement dédié à la découverte de la culture Bushmen, car la distance depuis le Fiume lodge est trop longue.


Le chauffeur nous explique également que les Bushmen ne vivent pas dans le village de huttes que l'on va visiter. Il s'agit d'une reconstitution, tout comme leurs tenues en peau qu'ils revêtent exclusivement lors de la venue des touristes. Il prend bien soin de nous expliquer que tout ce que les plantes que nous pourrions goûter au cours de la marche sont sans danger. On s'en doute quand même un peu...

Les Bochimans sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe où ils vivent depuis au moins 44 000 ans. Leur habitat actuel est réduit au désert du Kalahari.

Ce peuple nomade de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l'Afrique australe. L'arrivée successive des Hottentots vivant d'élevage et parlant une langue de la même famille, puis des Bantous, agriculteurs sédentaires, a décimé cette population et l'a repoussée vers des terres de plus en plus ingrates. L'arrivée des Hollandais (Boers) et huguenots au XVIIe siècle puis des Britanniques acheva de les réduire à la misère en les chassant de leurs terres ancestrales. Au XVIIIe siècle, les fermiers se regroupaient en milices (kommando) qui lancèrent des expéditions punitives contre les Bochimans.

Les langues bochimanes sont de famille khoïsanes. Ils parlent des langues différentes qui, toutes, incorporent des clics (consonnes inspirées).

Les Bochimans sont des chasseurs-cueilleurs qui, pendant des milliers d'années, ont trouvé leur subsistance dans le désert grâce à leurs connaissances et à leurs compétences
Aujourd'hui relégués sur l'une des terres les plus ingrates du monde, le désert du Kalahari, les Bochimans risquent encore de devoir migrer car le gouvernement du Botswana affirme vouloir les intégrer aux bienfaits de la civilisation mais, selon les intéressés, il s'agit surtout de laisser la place à la prospection diamantaire que projetterait la De Beers.(Source Wikipedia)


Arrivés sur place le chauffeur nous présente Piet, qui sera notre guide Bushmen et traducteur. Piet est tout petit et svelte. Il est très souriant.


Aussitôt présenté, des petits enfants curieux viennent le rejoindre. Ils sont adorables.

D'ailleurs nous apprécierons tout au long de la journée la joie de vivre des enfants, leur gentillesse et leur bonne éducation.

 

 

Il en va d'ailleurs de même pour les adultes qui seront charmants.

Mais pour l'heure partons faire la fameuse "bush walk" (la marche dans le bush) avec un homme plein d'humour.

 

Je ne me souviens plus de son nom. Nous l’appellerons "le chasseur".

Quelques autres habitants du village nous accompagnent, et bien sur, quelques enfants aussi

.

 

La marche n'est pas bien difficile car elle est ponctuée d'arrêts auprès des diverses espèces de plantes qui poussent dans ce désert aride et dont les Bushmen ont su tirer partie.

Toutes les plantes ont une utilité, même les venimeuses qui servent à occire les proies.


Si la chasse est interdite en Namibie, les Bushmen tente de conserver la mémoire de leurs traditions ancestrales.
Le chasseur nous mime avec beaucoup de talent et d'humour toutes les vertus des plantes. La traduction est presque superflue.
Ici, il mime le mal à la tête...

Nous passons un très bon moment. Ci-dessous la soeur de Piet

 

Il nous fait la démonstration de quelques pièges minimalistes.

 

La fabrication d'un carquois à l'aide d'écorses d'arbre

 

Assis en cercle avec les Bushmen, nous dégustons quelques racines.

 

 

 

Le chasseur allume un feu de manière ancestrale. Il fait pivoter un bâton de bois sur un autre et le frottement provoque de la chaleur qui finit par dégager de la fumée et enflammer quelques herbes séchées.

 

Ce feu permet d'allumer une pipe commune et de fumer des herbes...

 

De retour au village, nous observons les travaux effectués selon, toujours, des méthodes artisanales et ancestrales Le travail des plantes pour obtenir des fibres sert, entre autre, à la fabrication des arcs.



Les femmes fabriquent des bijoux à base de coquille d’œuf d'autruche ou d’écorce dure. Les coquilles sont d'abord concassées, puis percées et ensuite polies.

 

 

 

 

Le chasseur nous fait une démonstration de tir à l'arc. Nous essayons ensuite de tirer notre flèche chacun notre tour dans un ballot de paille mais sans grand succès.

 

 

 

Piet nous ramène près de la voiture pour le lunch. La table est dressée et c'est le propriétaire du lodge qui nous a rejoint. Comme nous n'avons pas mangé la moitié des toasts présentés, il les distribuera aux Bushmen lors de notre retour au village pour la suite des activités.
Il nous explique que l'interdiction de la chasse en Namibie et au Botswana, visant à protéger les espèces animales, a été presque fatale aux Bushmen qui ont du se sédentariser. Sur ses terres "privées", il autorise les Bushmen à chasser lorsqu'il y a trop de gibier.

Nous assistons aux danses des femmes.

Les femmes et les enfants s'amusent. les hommes les regardent amusés aussi.

 

 

C'est ensuite à la cérémonie du "medecine man" qui simule l'entrée en transe

... mais tout en restant très digne

 

 


Le village possède également un coin "boutique" avec des bijoux, des carquois, des arcs et flèches. Chaque pièce possède une étiquette avec le prix et le nom de celui qui l'a fait.

 


On est pas obligé d'acheter mais je me laisse tenter car les bijoux sont simples et beaux, comme les gens qui les ont créés.

C'est la soeur de Piet qui tient les comptes

avant de partir, nous remercions vivement Piet

Nous rentrons au lodge ravis de cette journée. Comparé à la visite du village Himba, nous nous sommes sentis 10 fois mieux avec les Bushmen. Dans le film "les Dieux sont tombés sur la tête" on les décrit comme un peuple pacifique, ne connaissant pas la propriété, la jalousie, l'orgueil. En une journée il est difficile de se faire une opinion mais il est possible d'avoir une impression. Malgré la barrière culturelle et linguistique, cette impression qui passe par les attitudes, les regards bienveillants et les sourires, était incroyablement agréable.

Ainsi s'achève une très bonne journée. Nous ne regrettons pas notre "escale" au Fiume lodge qui propose cette excursion remarquable.
Nous retrouvons le dîner expéditif, les élans et la discussion du soir avec les Canadiens autour du feu de camp, longue veillée ce soir pour se remémorer les bons moments de la journée...

 

 

 

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