Il est maintenant l’heure de se restaurer. Rita, l’organisatrice, a choisit de nous faire découvrir un lieu singulier : La cantine des italiens. L’environnement n’est pas terrible mais c’est ici qu’étaient logés les immigrants italiens venus en masse travailler dans les charbonnages. Le lieu dispose d’un restaurant tout simple où le repas est tout à fait correct.


Les industries de la région et en particulier les charbonnages, généraient une demande de main-d'oeuvre importante. La Belgique, fit donc appel à plusieurs reprises à la main-d'oeuvre étrangère. La Cantine des Italiens est un témoin important de l'émigration des Italiens en Belgique. Construite en 1946 par les Usines Gustave Boël pour ses ouvriers, la cantine servit après la seconde guerre mondiale de "camp" ou "cantine" d'hébergement pour les travailleurs émigrés. Chacun des 4 blocs était composé de 8 chambres pouvant accueillir 8 travailleurs c.à.d. 256 travailleurs au total. Le bâtiment central abritait un réfectoire et un petit magasin tenu par la "cantinière". En 1984, la Compagnie du canal du Centre a obtenu l'autorisation des Usines Boël d'utiliser les bâtiments dans le cadre de son action. Celle-ci a transformé ces bâtiments - la cantine en restaurant et local d'accueil, un bloc a été transformé en musée, un autre aménagé pour accueillir des touristes.


A l’extérieur, on peut visiter les logements car certains ont été reconstitués comme ils étaient au début du XX ème siècle.

Ce passé industriel glorieux pour la région et douloureux pour des milliers d’hommes et de femmes qui travaillaient dans les mines, s’observe encore aujourd’hui. La ville de la Louvière à choisi de le mettre en valeur. Les cités ont été restaurées et aménagées avec le confort moderne et sont désormais gérées par les services sociaux.


C’est le cas ici, à Bois du Luc, l’une des plus anciennes cité minière de la région.


Sur les deux rives du Thiriau du Luc, Bois-du-Luc couvre l’ensemble des réalisations techniques et sociales de l’une des plus anciennes mines de charbon de Belgique. Née le 14 février 1685 pour résoudre des problèmes d’exhaure liés à l’approfondissement des travaux d’extraction, la Société du Grand Conduit et du Charbonnage de Houdeng constitue un des exemples les plus lointains de structure capitaliste qui réunit des mineurs pour résoudre des problèmes techniques et des bourgeois pour soutenir financièrement les premiers. La Société du Bois-du-Luc condense à elle seule l’épopée charbonnière qui sillonne le bassin du Centre. En 1973, la fermeture de son siège du Quesnoy (Trivières) scelle définitivement l’extraction du charbon dans la région.
L’utilisation de conduits en bois à une trentaine de mètres de profondeur permet à la Société de multiplier les fosses (Sainte-Barbe, Estrefagne, d’En Bas, du Petit Bois…) pour répondre à la demande croissante de charbon. La Société équipe en 1779 la fosse du Bois d’une machine à feu. Cette machine mise au point par l’anglais Thomas Newcomen et actionnée par la vapeur, pompe l’eau depuis une profondeur de 112 mètres.
L’introduction de cette machine inaugure la voie empruntée par la Société du Bois-du-Luc vers une modernisation constante de ses équipements : machine de Watt, cages d’ascenseurs, marteaux pics, électricité…


En 1846, la Société ouvre la fosse Saint-Emmanuel sur la rive gauche du Thiriau. Cette fosse est l’une des plus prospères et représente un des témoignages les plus accomplis du paternalisme en Europe.
La Cité ouvrière, les équipements et le paternalisme


Pour assurer une professionnalisation de la main-d’œuvre et pour l’attacher au charbonnage, la Direction fusionne les lieux de production et les lieux de vie. Elle entreprend en 1838 la construction d’une cité pour attirer par l’appât du logement une main-d’œuvre devenue indispensable avec l’ouverture prometteuse du puits Saint-Emmanuel. La cité reprend l’idée du complexe urbanistique au service de l’industrie fondé par Henri-Joseph Degorge au Grand-Hornu. Des conceptions utopistes (amélioration de la condition ouvrière, communautarisme) et utilitaires (rendement et surveillance) s’allient dans les manœuvres des capitaines de l’industrie qui regorgent d’inventivité dans la gestion des ressources humaines. Des complexes similaires s’érigent dans les bassins industriels européens (Familistère de Godin à Guise, chocolaterie de Menier à Noisiel, filatures d’Owen à New Lanark…)

La cité ouvrière
162 maisons ouvrières sont construites entre 1838 et 1853. Les corons affectent la forme d’un trapèze divisé en quatre parties par deux axes perpendiculaires. À l’intérieur de chaque carré, l’espace laissé libre est divisé en jardins. La brique et la pierre (couronnements des pilastres, impostes et appuis de fenêtres) sont les principaux matériaux. Les quatre points cardinaux désignent les rues et évoquent directement le travail minier (galeries). Ce type d’urbanisme permet de construire un maximum de logements dans un espace limité et aussi, d’exercer une surveillance permanente sur ceux-ci.

Cette surveillance est renforcée par la présence de la maison du gérant (1844) qui est partiellement intégrée à la cité via l’axe nord-sud. Pour soigner la vue du directeur sur ses installations, on décide d’embellir la rue du Midi. Des pilastres qui isolent chaque maison, deux allées d’arbres et une largeur doublée signalent l’importance du directeur.

La transition de la rue du Midi à la rue du Nord s’effectue par les façades de l’épicerie et du café.


Les équipements sociaux
La Direction équipe la cité de services qui assurent à la fois le bien-être et la docilité des ouvriers. Les ouvriers se nourrissent (épicerie, moulin brasserie, boucherie), se délassent (café, somptueuse salle des fêtes en 1923, parc et kiosque en 1900), se soignent (hospice en 1861, hôpital en 1909), s’éduquent (écoles et bibliothèques entre 1849 et 1921) et prient (église Sainte Barbe en 1905) dans une cité isolée du tissu urbain et de ses influences « délétères» (syndicats, recrutement…).
Un arsenal de loisirs (fanfare, balle pelote, gymnastique, football, ligue horticole…) et de services (première cité à recevoir l’éclairage électrique en Belgique, distribution de l’eau, mutualité Sainte Barbe, caisse d’épargne…) complètent l’œuvre urbanistique.

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