C’est notre septième journée surprise organisée par les collègues de Patrick. Le principe est simple : nous nous retrouvons un samedi matin de juin pour partager le petit déjeuner. Puis nous montons dans l’autocar sans connaître notre destination. On sait qu’il y aura des visites, un repas et certainement une dégustation…

L’autoroute prend la route vers le sud-est. On sait d’ores et déjà que les visites se dérouleront en terre Wallonne. Comme le chemin est long, un des organisateurs nous propose un quizz comme chaque année.

Nous voici arrivés à destination, quelque part entre Mons et Charleroi, dans le pays du charbon, une région qui n’est pas très réputée pour le tourisme mais qui possède un patrimoine industriel très important.

L’autocar nous dépose au pied d’un géant, un ouvrage que l’on voit de loin, surtout lorsque l’on emprunte l’autoroute de Wallonie. Pourtant nous ne nous y étions jamais arrêtés.

 


Le géant en question c’est l'ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu, situé à Le Rœulx. c’est le plus grand ascenseur à bateaux du monde.

Il y en a justement un qui arrive !

Commencé en 1982 et inauguré en 2002, il permet de franchir une dénivellation de 73,15 mètres. Il remplace désormais six ouvrages, les quatre ascenseurs à bateaux du canal du Centre et deux écluses.

 

C'est parti pour une ascension de 73 mètres !

 

Il constitue la fin d'un programme de mise au gabarit de 1 350 tonnes des voies navigables belges et permet le passage de bateaux de ce gabarit entre le bassin de la Meuse et celui de l’Escaut.
En construisant cet ouvrage impressionnant, la région aurait pu démanteler les anciennes installations du canal du centre.
Que nenni !


Un bateau aménagé pour les visites touristiques permet de remonter le canal… et le temps à travers écluses et ascenseurs hydrauliques !


Nous embarquons promptement pour une balade pleine de surprises.


La première consiste en le passage d’une écluse. Personnellement, c’est une première !

Le capitaine doit viser juste, car le passage est particulièrement étroit.

 


Une fois l’écluse passée, nous découvrons un premier ascenseur d’un autre temps. Je n’imaginais que des ouvrages de ce type aient été conçus à la fin du XIXème siècle !


Et pourtant entre Thieu et La Louvière, quatre ascenseurs hydrauliques à bateaux fonctionnent depuis un siècle. Construits entre 1882 et 1917, chacun d'entre eux rachète une dénivellation de l'ordre de 17 mètres et fonctionne grâce à une seule source d'énergie : l'eau !


On est un peu douché sous la porte, mais il fait beau et on est trop bien à bord.


Et voilà, on est monté et l’on passe… rue la route…

 

La porte s’ouvre sur un canal majestueux bordés de ses chemins de halage avec de grand arbres. Ce bateau est une véritable machine à remonter le temps.


Seul, le géant que l’on aperçoit de loin dans toute la région, nous rappelle la technologie d’aujourd’hui.


Rita, l'épouse d'un collègue de Patrick, nous a concocté un programme pour la journée

Au loin on aperçoit un pont-levis ...

 

... qui se soulève à l’approche du bateau.


Ancienne maison de pontier. La gestion du canal générait de nombreux emplois.

Sur le chemin de halage


Des ponts de toutes sortes


Aux premières loges


Le pont tournant est actionné manuellement


Après le pont tournant, un étrange bâtiment aux allures de manoir se trouve à l’entrée du second ascenseur.

 

Nous n’emprunterons pas les autres ascenseurs. Le voyage en bateau se termine ici et nous allons découvrir ce qui se cache derrière la façade de ce "château" en briques rouges…


Il s’agit de la salle des machines des deux prochains ascenseurs hydrauliques.

 


Nous laissons le canal et le bateau et c’est un petit train qui emprunte le chemin de halage pour nous ramener au pieds du géant.


Ce patrimoine hydraulique unique au monde a été classé au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco en 1998.
Ce site est également un hommage aux générations d'hommes et femmes, ingénieurs, mécaniciens et bateliers qui ont entretenu ces machines et transmis leur savoir-faire !.
Il est aussi une marque de reconnaissance envers ces milliers d'hommes courageux qui ont œuvré dans des conditions déplorables. N'oublions pas que l'histoire du canal du Centre est liée à la fin du XIXe siècle, période marquée par la Révolution industrielle, à la misère et à l'exploitation ouvrière.

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