Jour 11

Mardi 16 juillet 2013

Dans les ruines de MESA VERDE...
Il faut absolument visiter ce site avec un guide ranger si l'on veut connaître ce qui s'est passé ici il y a 1200 ans...


Ce matin nous quittons le Nouveau Mexique pour une petite incursion de quelques jours dans le COLORADO. Nous ne traînons pas à Farmington car même si la route n'est pas très longue vers le monument national de MESA VERDE, on sait que l'attente au visitor center pour obtenir une visite guidée peut-être, elle, très longue.

Puits de pétrole sur la route

Qu'est-ce que Mesa Verde ?
Dans l'extrême sud-ouest de l'État du Colorado, le plateau de Mesa Verde, qui atteint plus de 2 600 m d'altitude, abrite une énorme concentration d'habitats indiens ancestraux dans des « pueblos » construits du VIe au XIIe siècle. Les quelque 4 400 sites recensés comprennent des villages bâtis au sommet de la Mesa et des habitations aménagées sur les falaises, construites en pierre et pouvant comporter plus de 100 pièces.
Près de 600 ‘habitations rupestres ont été recensées dans le Parc national de Mesa Verde, y compris des édifices de plusieurs étages aussi célèbres que « Cliff Palace », « Balcony House » et « Square Tower House », en grès et en mortier de terre, et 4 100 autres sites archéologiques ont été mis au jour. Il y a régulièrement de nouvelles découvertes.
Le site a été inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1978
(source Unesco)

 

Nous atteignons l'entrée du parc de MESA VERDE à 9h45. Dans le hall du visitor center il y a déjà un monde fou. La file d'attente pour les visites guidées est longue car même s'il y a 3 guichets, les rangers sont agés et bavards.
Tout cela est néanmoins très bien organisé car des écrans indiquent les heures de visites possibles et le nombre de places restantes.
Nous obtenons finalement une visite de CLIFF PALACE pour 14h, heure idéale parceque ça nous laisse le temps d'aller visiter SPRUCE TREE HOUSE , le musée et de pique-niquer avant.

Pour rejoindre le site de CHAPIN MESA, il faut traverser le parc. Mesa Verde signifie "Plateau vert" en espagnol mais il a subi deux gros incendies dans les années 1990 et la végétation commence seulement à reprendre le dessus.

SPUCE TREE HOUSE est la 3ème plus grande ruine du parc. Elle est située juste derrière le musée d'archéologie de Chapin Mesa et la visite est libre.

 

Le musée de CHAPIN MESA expose des dioramas illustrant la vie des améridens dans les habitations troglodytes. Il ya également de nombreuses objets préhistoriques, une chronologie de la culture ancestrale des indiens pueblo, et d'autres objets liés au parc.

Pour rejoindre CLIFF PALACE il faut reprendre la route, toujours au milieu de ce paysage dévasté, territoire des faucons et autres rapaces...

Par une journée enneigée de décembre 1888, Richard Wetherill et Charlie Mason, deux éleveurs de bétails, ont découvert par hasard les ruines de Cliff Palace alors qu'il cherchait du bétail égaré...

CLIFF PALACE est le plus vaste ensemble de construction du parc. Il n'est visitable qu'en présence d'un ranger et les tickets s'achètent au centre des visiteurs (voir plus haut).

Pour accèder au site, le ranger nous fait passer par des escaliers étroits et des échelles.

La visite de CLIFF PALACE s'avère beaucoup plus intéressante et animée que je ne l'avais imaginé. Le ranger qui nous guide a amené tout son matériel.

Cliff Palace est la plus grande habitation creusée dans un versant de plateau d'Amérique du Nord. L'antique édifice Pueblo est situé dans le Parc national de Mesa Verde, aux États-Unis dans le coin Sud-Ouest de l'État du Colorado, pays du peuple Anasazi.

Cliff Palace est une grande et impressionnante batisse en ruine construite dans une alcove de grès. L'alcôve mesure 27 m de profondeur et 18 m de hauteur. L'édifice mesure 88 m de long. Il y a 150 à 200 pièces1, bien que seules 25 à 30 de ces chambres possèdaient un âtre, ce qui indiquerait que la chambre était utilisé comme espace de vie. Bien que beaucoup des autres chambres étaient des lieux de stockage, Cliff Palace contient beaucoup de lieux ouverts et de chambres dont la fonction n'a pas encore été comprise. Dans l'étage le plus élevé de l'alcove, il existe neuf chambres de stockage qui ont été construites en hauteur, loin de la moisissure et des nuisibles, et dans lesquelles le surplus de la récolte aurait pu être emmagasiné. Les chambres de stockage sont accessibles par des échelles amovibles. Compte tenu du nombre de chambres avec des âtres, il a été estimé que 100 à 200 Anasazis résidaient à Cliff Palace, bien que certains estiment une fourchette allant de 125 à 150 personnes.

Habitations creusées dans la roche
Il y a plusieurs structures carrées et rondes appelées tours. Ces tours contiennent certaines des maçonneries les plus raffinées de la ruine. L'intérieur de la tour de trois étages au sud du complexe contient du plâtre d'origine sur lequel des motifs abstraits ont été peints.

 

La datation dendrochronologique indique que le construction et la rénovation de Cliff Palace a été continue depuis 1190 jusque vers 1260, bien que la partie principale du bâtiment ait été faite durant une période de vingt ans. Pour des raisons inconnues, Cliff Palace a été abandonnée en 1300. En 1888, Richard Wetherill et Charlie Mason, deux cowboys de Mancos trouvèrent Cliff Palace. (C'est Wetherill qui lui donna son nom actuel.) Wetherill et Mason guidèrent beaucoup de personnes au site, y compris Frederick H. Chapin, d'après lequel le site de Chapin Mesa a été nommé, et Gustaf Nordenskiöld, un scientifique suédois qui a exploré beaucoup de ruines dans la région de Mesa Verde. Il ne fallut qu'une décennie pour que Cliff Palace devînt une attraction touristique. Beaucoup de ces premiers touristes emmenèrent avec eux des artefacts, campèrent à l'intérieur, et endommagèrent les ruines. En 1906 Mesa Verde a été déclaré parc national.

Cliff Palace contient 23 kivas comprenant des chambres ayant une fonction cérémonielle. Une kiva, au centre de la ruine, se trouve à l'endroit où tout l'édifice est divisé par une série de murs sans portes. Les murs de ce kiva sont plâtrés d'une couleur d'un côté et d'une couleur différente sur le côté opposé. Les archéologues pensent que Cliff Palace abritait deux communautés et que ce kiva était utilisé pour réunir les deux communautés.

LA KIVA est, dans la plupart des cas, une pièce ronde et enterrée. Pour les Hopis, y entrer, c'est changer de temps. Sur son sol, on trouve au centre de la pièce un petit trou bouché par une pièce de bois que l'on ouvre durant les rituels. Ce trou se nomme sipaapu comme le trou de l'émergence du Grand Canyon (un conduit mythique reliant le monde des hommes au monde « d'avant »). C'est au moyen du même terme que les Hopis désignent, de façon humoristique, mais pertinente, le sexe des femmes. Ouvrir le sipaapu, c'est communiquer avec ceux du dessous, ceux qui sont morts ou qui ne sont pas nés.

La kiva a aussi un trou dans le plafond, qui débouche donc sur le sol du village. La descente se fait par une échelle. À l'intérieur, les murs sont assimilés aux parois du monde, en même temps que les bancs représentent les maisons du village.

Les kivas servaient, et servent encore aux Pueblos (Hopi, Zuñi, Zia, Taos etc.) de chambre de cérémonie mais aussi de retraite, de réunion etc. Lorsque quelqu'un dans le village tombait malade, les Anasazis pratiquaient une cérémonie rituelle pour obtenir sa guérison2. Ils priaient aussi pour qu'il pleuve, ou pour que la chasse et les récoltes soient bonnes.

Ces salles circulaires servaient également pour les réunions, pour stocker des marchandises ou pour tisser des toiles en coton (le climat de Mesa Verde ne permettait pas la culture du coton, ce qui indique que comme pour les poteries ou les bijoux, les Anasazis pratiquaient le troc). Très peu de kivas ont conservé leur toit, composé de poutres et d'argile. En général, les kivas avaient un très bon système d'aération. Quand on y faisait du feu, l'air frais descendait par un conduit situé dans un des murs et la fumée s'échappait par l'ouverture centrale du toit.

On trouve dans toutes les ruines Anasazis, ces curieux bâtiments qualifiés de kivas, toujours bien différenciés au plan formel au centre et à l'est du territoire Anasazi, ils sont ronds, établis parfois en surface, d'autre fois enterrés. À l'ouest, ils sont rectangulaires. On en connaît de petits comme à Mesa Verde (quatre à cinq mètres de diamètre), mais aussi de très grands (jusqu'à 20 mètres). Tous les villages en comptaient plusieurs et parfois, comme à Pueblo Bonito, jusqu'à 30.

Le retour...


Nous reprenons la route vers DURANGO, Après les vieille pierres de MESA VERDE, nous voici maintenant parmi les jolis bâtiments cossus de DURANGO, ville Western "chic" par rapport à TOMBSTONE qui était une ville de "voyous" plutôt poussiéreuse.

La ville a été créée en Septembre 1881 par le Denver et Rio Grande Railroad (D & RG) pour desservir la région minière de San Juan.Le nom de la ville vient de Durango, au Mexique, issu lui même de Durango en Espagne qui provient du Basque "Urango" signifiant"ville d'eau".

L'hotel STRATER est conforme à ce que l'on attendait : Il nous plonge immédiatement dans l'ambiance.

Bar de l'hotel

Construit en 1887, l'hôtel historique Strater est l'un des "monuments" du centre-ville de Durango. Il se trouve à proximité de la gare. Un pharmacien de Cleveland nommé Henry Strater pensait que Durango serait amenée à se développer et , à ce titre, avait besoin d'un grand hôtel. Il ouvrit le Strater après un investissement de 70.000 dollars. Le Strater abrite la plus grande collection au monde d'antiquités victoriennes américaines qui ornent la plupart de ses 93 chambres. La plupart des chambres sont spécialement dédiés aux personnes qui ont eu une incidence de l'hôtel et de la région, y compris Louie L'Amour (Room 222), qui est un écrivain renommé. Le Strater abrite également le Durango Mélodrame & Vaudeville, Henry Strater Théâtre , Le Spiritorium de bureau , Diamond Belle Saloon , Mahogany Grille , et Strater Catering & Events.


Certaines chambres étant dédiées à des personnages célèbres ayant séjourné ici, la nôtre ne fait pas exception. Elle porte de nom de WILL ROGERS, acteur, scénariste et producteur américain né en Oklahoma en 1879 et mort en 1935.

La décoration de la chambre est conforme à l'esprit des lieux sans toutefois paraître trop impessionante.
Nous pourrons dire à l'issue de ce voyage que la literie du Strater hotel qui visiblement n'était pas d'époque victorienne, était la plus confortable de tout notre périple !

Voir les autres chambres "dédicacées" ici

Toute la ville respire l'époque des pionniers. Elle est très animées avec ses boutiques, ses restaurants et cafés. Il y a pas mal de touristes.

Il y a aussi un "gun fight" (fusillade) joué devant l'hotel , représentation de rue avec des cow-boys comme il y en a dans les villes westerns et une belle diligence

.

Nous partons visiter le musée du train qui se trouve à la gare.
La gare et les trains sont l'attraction de DURANGO. 3 trains à vapeur partent d'ici chaque jour en été pour SILVERTON, petite cité minière nichée au creux de la montagne.
C'est pour cette raison aussi que nous resterons 2 nuits au Strater hotel : Demain, nous prendrons le train !

 

La voie fut construite entre 1881 et 1882, par la compagnie de chemin de fer Denver and Rio Grande Western Railroad, pour transporter les minerais d'argent et d'or extraits dans les montagnes de San Juan. La ligne avait un embranchement depuis Durango vers Antonito (en). L'ensemble faisait partie de la San Luis Valley Route.

Aujourd'hui, le chemin de fer touristique de Cumbres à Toltec exploite la ligne d'Antonito à Chama (en), tandis que la ligne de Chama à Durango, abandonnée, a été retirée. La voie de Durango à Silverton, cependant, a toujours vu les trains circuler depuis 1881, même si c'est maintenant une ligne touristique ; c'est un des rares endroits aux États-Unis qui n'a jamais vu les circulations de trains à vapeur s'arrêter. En mars 1981, La Denver and Rio Grande Western vendit la ligne et la compagnie D&SNG a été créée.

Le musée du train est fabuleux. Il est certes petit mais présente de vraies locomotives et une grande maquette de... trains miniature.

 

 

 

 


Je me demandais pourquoi il y avait aussi toutes ces petites figurines de soldats dans les vitrines jusqu'à ce que ce qu'un membre de voyageforum m'explique ceci :

"il existe à Durango une permanence du recrutement pour le Corps des Marines tenue par un sous-officier. Ce sous-officier connaît un officier à la retraite du même Corps habitant le NM et qui au fil des années, plus de 50 ans, s'est construit une collection de quelques 5000 figurines de Tin soldier - la plupart de sa propre fabrication- ce qui en fait une collection rare. D'après les journaux le sous-officier aurait convaincu le retraité à faire don de sa collection au musée" Lire l'article ici

Alors que nous quittons le musée, le dernier train entre en gare....

... et les passagers descendent. Tiens, des bretons !


Pour le diner de ce soir, nous avons naturellement choisi le Diamond's bell, le saloon de l'hotel Strater qui est un site historique très animé.


Les serveuses sont "dé-vêtues" comme à l'époque, bien qu'aujourd'hui cela ne choque plus.

Une jolie femme en bleu joue du piano. Elle a bien du mérite car peu de gens écoute la musique ou la regardent et pourtant elle salue en souriant après chaque morceau.


La nourriture et les prix sont tout à fait corrects.

L'ambiance et l'animation de la ville nous pousse à effectuer une balade nocturne.


Nous nous sentons bien, heureux d'être là et enthousiastes à l'idée de prendre le train à vapeur demain !

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