Jour 15

Vendredi 18 juillet 2014
Kerlingarfjoll...
On dit que le Kerlingarfjoll est un endroit d'une beauté fascinante, désertique, très accidenté où fumerolles et solfatares voisinent avec la neige et la glace. C'est ce genre de lecture qui nous a poussé à nous aventurer dans les montagnes de "la géante mangeuse d'hommes"...

Aujourd'hui, nous quittons le nord pour nous engouffrer dans ce que l'on appelle les hautes terres ou terres intérieures.
L'objectif est d'atteindre le Kerlingarfjoll pour pouvoir y randonner dans l'après-midi. J'ai regardé la météo qui n'est pas très brillante là-bas... On verra bien...

Bonjour la pancarte ! Nous faisons confiance à notre GPS Garmin...

La piste caillouteuse cède ensuite la place à une piste humide remplie de nids de poules et entrecoupée de larges flaques d'eau boueuse.

A un moment, peut-être par inattention, Patrick s'engage un peu vite dans une flaque et plouf, la voiture est couverte d'eau rougeâtre. Nous sommes surpris surtout qu'on ne voit plus rien et nous nous mettons à en rire. Un coup d’essuie-glaces et c'est reparti.
En arrivant à Hveravellir, il fait un temps épouvantable. Le vent est glacial. Heureusement les charnières des portes de la Jeep wrangler sont renforcées avec des chaînes.
Nous prenons soin de nettoyer les vitres et les phares.

Hveravellir est un site géothermique qui doit être très agréable à visiter quand il n'y a pas de vent. Aujourd'hui il nous faut les bonnets et les gants.

Sur le routard il est écrit " A Hveravellir on trouve notamment des petits geysers, des fumerolles et autres sources chaudes au bleu cristallin. Hveravellir est d’ailleurs particulièrement réputé pour sa piscine géothermale naturelle unique suffisamment grande pour accueillir une vingtaine de personnes. Une eau d'un bleu turquoise dans laquelle les voyageurs se laissent aller à un bon moment de repos et se prélassent dans cette eau à 35°. "

Justement parlons en de cette piscine d'eau chaude. Elle se situe à l'entrée du site et il faudra à ces gars là un sacré courage pour en sortir...

Puisqu'on est là, allons voir les geysers miniatures et les "pools "

 

 

 

Il y a même un mini volcan qui crache de la fumée

 


Nous n'irons pas plus loin. Il fait vraiment un temps de chien car la pluie est maintenant de la partie.


Nous reprenons la piste 35. Plus nous approchons du Kerlingarfjoll, plus elle est abimée et les nids de poules ralentissent considérablement notre allure.

Nous arrivons au Kerlingarfjoll Moutain resort (rien que ça !) vers 13h.
Pas facile de trouver l'accueil. Il se situe au premier étage du bâtiment principal, au comptoir de la salle à manger. Nous sommes accueillis par une jeune française qui fait un job d'été. Elle est ici depuis 1 mois et n'a eu que 4 jours de soleil …

Cet endroit est le seul lieu d'hébergement du site. Il est constitué d'un bâtiment principal abritant le restaurant et les dortoirs, de maisonnettes, les " huttes " réparties de part et d'autre de la rivière ainsi que d'un camping.

On nous attribue une hutte


L'intérieur est plutôt défraîchi et les vitres de derrières sont partiellement brisées. Néanmoins, l'air ne pénètre pas dans la cahute, heureusement ! La partie toilette est composée d'un cabinet minimaliste avec WC et lavabo, non, heu, plutôt un lave main. La douche est de l'autre côté, elle n'aurait pas pu entrer dans le cabinet ! Les draps sont défraîchis aussi et ne sont pas repassés. Cela fait juste " pas net ". Quand on sait le prix que l'on nous demande ici, il y a de quoi être dégoûté.


Nous mangeons nos sandwiches dans la chambre triste comme nous. Le temps ne s'améliore pas.


Nous regardons désepérement par la fenêtre. De courageux randonneurs viennent d'arriver.


Plus loin, nous suivons les pérégrinations des campeurs qui essayent de monter leurs tentes malgré le vent. Ils ont choisi de se placer au pied d'une pente pour se protéger un peu.



Pour nous, il ne reste plus qu'à nous organiser un " jeu de société " et c'est Nicolas qui le propose à l'aide de sa tablette.
A la faveur d'une trêve, côté pluie, nous décidons de prendre la Jeep et de monter la piste qui mène au parking du départ de la randonnée que nous souhaitons faire.

Le massif du Kerlingarfjoll tire son nom d'une kerling, une vieille femme ou une ogresse qui, selon la légende, serait pétrifiée
Les Kerlingarfjöll sont réputées pour leurs nombreuses possibilités de randonnées, notamment celles menant aux sources chaudes situées au cœur du massif, dans la Hveradalir, au milieu de la rhyolite, la roche aux tons rouges-orangés dont le volcan est essentiellement constitué. Ces manifestations sont les signes visibles de l'activité volcanique du massif qui se trouve sur la branche Sud-Ouest de la dorsale médio-atlantique traversant l'Islande en deux.

Hélas, en haut il y a toujours une sacrée purée de pois. La fille de l'accueil nous a dit que l'on n'y voyait certainement rien en haut et que dans ces conditions il était très risqué de s'aventurer sur les sentiers. Effectivement il n'y a aucune voiture sur le parking et sans doute personne sur les trails car les chemins sont glissant et surtout, on n'y voit pas à 10m ! Nous jetons donc l'éponge pour aujourd'hui.


De retour au " refuge " nous décidons d'aller faire un tour car il nous est difficilement supportable de rester enfermé dans la chambre.


Nous longeons donc un moment la rivière mais le sentier est étroit et très glissant.

 

 


Il ne nous reste plus qu'à aller nous restaurer et nous coucher de bonne heure. Le restaurant ne propose pas de la grande cuisine et le tarif pour une brandade de morue n'est pas donné, mais ça tient au corps.
Nous discutons encore un bon moment avec la jeune française, puis avec un couple d'allemands qui partagent notre table (ce sont de grands tables) ce qui fait que finalement nous n'allons pas nous coucher si tôt que nous le craignions

Cette journée aura été la pire de tout notre séjour car cette météo épouvantable a définitivement anéanti nos espoirs de randonner dans ce beau massif du Kerlingarfjoll. Elle m'a rappelé certains jours de vacances de mon enfance, quand on partait à la montagne et qu'il se mettait à pleuvoir avec la brume en prime. Sauf que là, c'est pire, car il faut ajouter un vent glacial à décorner les moutons islandais !

D'un autre côté, ce qui nous console c'est d'avoir eu du beau temps dans le Landmannalaugar qui est un peu du même genre. Demain matin, s'il fait beau, nous pourrons peut-être faire la balade...

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